Sport et menstruation : et si on en parlait ?

Pratiquer le sport lorsqu’on est une femme n’est pas chose aisée. Que vous soyez amatrice ou professionnelle, la gestion de la période menstruelle demeure laborieuse. Cette difficulté s’accentue à l’approche, durant et juste après cette dernière. Si pour certaines, cette période est facilement gérable ; d’autres, par contre, accusent le coup et souffrent aussi bien physiquement que mentalement. Ce qui entraine parfois des baisses de performances. Un malaise s’installe et la jeune fille s’enlise dans des doutes. C’est pourquoi, dans cet article, je soulève quelques points importants qui pourraient aider les sportives à gérer cette période délicate.

La période menstruelle est capitale dans la vie d’une sportive. Elle vous pousse à vous surpasser et surprend certaines, tant elles ne maitrisent pas totalement leur corps à ce moment-là. Durant cette période, plusieurs éléments sont à assurer :

Apprendre à écouter son corps

Pour toute sportive, il est primordial de savoir écouter son corps pour éviter de le pousser à l’extrême. En effet, en vous observant, vous êtes à même de savoir à quel moment vous êtes faible physiquement et moralement. C’est en fonction de ces observations que vous pourrez mieux vous organiser (pour vos séances d’entrainement), leur intensité et leur fréquence.

Pour cela, il est mieux de tenir un journal menstruel qui vous aidera à connaitre, par exemple, vos symptômes prémenstruels et mieux anticiper en ayant une alimentation riche en vitamines et protéines entre autres.

Les douleurs menstruelles pour une sportive

Gérer la période prémenstruelle

En période prémenstruelle (5 à 10 jours avant l’arrivée des règles), on observe des changements sur le plan physique et psychique comme les troubles de l’humeur et du sommeil, les tensions dans les seins, la fatigue, les douleurs pelviennes et abdominales, des imperfections de la peau…ce syndrome prémenstruel (SPM) pousse certaines sportives à marquer une pause durant cette période. Or, il est gérable si vous vous organisez bien. Vous pourriez par exemple :

Porter une brassière adaptée

Cette attitude est à adopter si vous avez des seins gonflés ou douloureux. Évitez aussi de sauter et privilégiez les séances douces.

Éviter des blessures

Surtout en période pré-ovulaire où vous risquez de vous faire des ligaments croisés. Car durant cette période, les articulations seraient instables. Là aussi, il faut éviter des exercices trop poussifs sur le plan ligamentaire.

En parler

Aborder la question des menstrues est encore un tabou en milieu sportif au XXIe siècle. Ce qui pousse les sportives à se renfermer ou à n’en parler qu’à leurs amies ou proches coéquipières. Or, il serait mieux d’en parler avec un.e spécialiste et même les encadreurs directs afin d’éviter toute frustration due à des incompréhensions sur l’état physique et mental de la sportive.

Gérer la période menstruelle

Arrêter de pratiquer le sport est loin d’être la solution à votre mal d’être. Au contraire, il est fortement conseillé d’être en activité durant cette période. En effet, en pratiquant le sport, votre corps sécrète, les endorphines (antidouleurs qui atténuent les douleurs menstruelles), la dopamine qui lutte contre les coups de fatigue et l’adrénaline qui vous apporte un surplus d’énergie.

De plus, la pratique du sport aide à trouver le sommeil, elle booste la motivation et le bien-être.

Toutefois, pratiquer le sport à haute intensité durant votre période menstruelle peut modifier votre cycle et entrainer une « aménorrhée de la sportive » avec une absence anormale de règles. Vous devez dans tous les cas avoir une alimentation équilibrée pour vous aider dans votre processus et consulter des spécialistes.

Former et informer les encadreurs

Pour aider les sportives dans cette période, il est nécessaire que les encadreurs soient sérieusement tenus informés sur la question. En effet, il est courant de voir des encadreurs s’en prendre aux sportives à cause de leur baisse de régime sans chercher à en savoir les raisons. D’autres, informés de la situation de leurs protégées, négligent l’impact physique et mental de sa situation et préfère leur demander plus d’investissement et moins de « jérémiades ».

Or, en considérant la période prémenstruelle et menstruelle de leurs protégées, ces encadreurs pourraient mieux gérer ces moments de faiblesse et tirer de celles-ci un meilleur rendement.

Il est vrai qu’en sport individuel, un encadreur peut facilement revoir le calendrier et les charges d’entrainements des sportives ; en sports collectifs, par contre, cette approche serait difficile à gérer. Mais dans ce second cas, il faut quand même tenir compte de l’état physique et mental des joueuses et leur prêter une oreille. Il est également conseillé de rapprocher les filles d’un spécialiste.

Il vaut mieux consulter un spécialiste en période prémenstruelle et/ou menstruelle

En somme, les menstrues sont naturelles chez une femme, fût-elle sportive ou pas. Entretenir un lourd tabou autour de cette période délicate pour toute sportive ne l’aidera pas à s’épanouir. Gérer la période prémenstruelle et menstruelle est déjà si difficile qu’y ajouter des jugements et les marginalisations est crispant. Quant à moi, Femme de Sports, j’aimerais voir de jeunes filles/dames s’assumer ; être écoutées, plus obligées de se cacher à l’arrivée de leurs règles ; être fières de porter leurs tampons, serviettes hygiéniques ou coupes menstruelles et être épanouies en clubs ou à la maison.

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